
Les premiers troglodytes sont vraisemblablement apparus vers la fin de l’ère néolithique, avec les débuts de la métallurgie et l’apparition d’un mode de vie sédentaire. Sous toutes les latitudes, à toutes les périodes, les hommes ont “fait leur trou” pour y vivre et y travailler. Aujourd’hui encore, des millions de personnes vivent sous terre, de plein gré ou poussées par des contraintes économiques. On les trouve notamment en Chine, au Japon, en Tunisie (Matmata) et en Turquie (Cappadoce).
En France, dans le Sud-Saumurois, on assiste depuis une trentaine d’années à un regain d’intérêt pour le troglodytisme. En plus des anciennes carrières d’extraction du tuffeau ou du falun devenues aujourd’hui des champignonnières ou des caves vinicoles, des maisons enterrées ou “caves demeurantes” ont commencé à revivre comme résidences secondaires ou même principales. Paradoxalement, alors que les habitants troglodytes des années 1930-40 auraient tout fait pour sortir de leur “trou à rats”, les nouveaux “troglos” trouvent à ce type d’habitat toutes les vertus et de nombreux avantages: coût d’achat modique, fiscalité assez floue, qualité d’isolation thermique, proximité de la nature, priorité à l’imagination pour créer et développer cette “architecture sans architecte”, facilité de construction (il suffit de prendre la pioche et la pelle pour agrandir une pièce ou creuser un rangement supplémentaire et si l’on tombe malencontreusement chez le voisin, il suffit de reboucher le trou!).
Qui plus est, la technique a son mot à dire. Un habitat troglodytique n’est pas nécessairement humide, sombre, peuplé de chauves-souris ou autres intrus terrifiants. Il ne risque pas non plus de s’effondrer au moindre éternuement, quand bien même une faille verticale ou horizontale dans la roche surplomberait pile poil votre lit!